3 ans en Asie...
Nous venons de feter nos deux ans a Singapour, et dans quelques jours, nous marquerons nos trois ans en Asie... Cette date est importante d'une part parce que mon depart au Japon fut marque par un coup de tonnerre pour la sante de ma maman (un infarctus, le jour meme de mon depart, elle s'en est heureusement superbement remise) , parce qu'aussi c'etait le temps que nous nous donnions au Japon (rappelez vous, mon premier blog s'intitulait 3 ans au Japon) mais surtout parce que c'est la duree de ma premiere expatriation de 2002 a 2005 a Londres. 3 ans, un cap. Alors, quel bilan ?
(et je vais faire ca au débotté, après avoir savoure deux verre de vin rosé !)
Ce que j'ai appris...
Que toute mon education a ete terriblement europeo-centree : moi qui ait un faible pour l'Histoire, je me suis rendue compte à quel point nous ne savons rien de ce qui s'est passe et de ce qui se passe en Asie. Et il est temps de s'y interesser : c'est sur ce continent que la croissance economique revit, c'est la que l'avenir du XXIe siecle va se jouer. Si l'Europe veut sortir de la crise economique, politique et sociale dans laquelle elle s'enferre, c'est vers l'Asie qu'elle doit se tourner (et non pas la chimère des petites nations nordiques...). Calquer le modèle asiatique ? Certainement pas. Mais s'inspirer de la flexibilité, de l'élan économique, de l'efficacité de leurs nations les plus prospères, OUI ! Une révolution des esprits sera sans doute nécessaire...
Que nous Europeens avons peut etre perdu le sens de la famille. Surtout à Singapour, je me rends compte a quel point les generations savent vivre ensemble et s'enrichissent l'une de l'autre. En France les brus ne cessent de deblaterer sur leur belle-mère, on parque nos vieux dans des maisons de retraite, les baby-boomers claironnant leur désir d'indépendance... Ici, je ne vois rien de tout cela : je navigue sur des forums parentaux et ce n'est que très rarement que je vois des commentaires acerbes sur la mother in law. Je vois aussi des grands parents vivre avec leurs petits enfants (certains mettant un point d'honneur à surveiller la maid... ca c'est une autre histoire!). S'occuper de ses parents est ancré dans les mentalités et ce n'est pas près de changer. Certes, étant expat à des milliers de kilomètres de mes parents, je joue le contre-exemple, laissant à mes sœurs le soin d'être présentes au quotidien auprès de mes baby boomers préférés... mais franchement, voir la société Singapourienne me fait drôlement réfléchir...
Que l'on peut construire une vie sans avoir l'Etat providence derriere soi. Ici je paye l'ecole, ma retraite et ma securite sociale de ma poche, je m'organise. Nous sommes bien plus payes qu'en France, on arrive donc a assumer. Cela demande plus d'organisation, mais tout est possible. Le secteur financier, tout aussi genereux en salaire qu'il soit, peut etre mouvant et dangereux (cf, la chute de Lehman il y a deux ans, qui nous a impacte de plein fouet) mais individuellement si l'on a developpe les bonnes competences et les bons contacts, on s'en sort toujours. Il faut juste savoir saisir les opportunités...
Il est une chose aussi que j'ai realise depuis notre arrivee a Singapour. Non, je ne suis pas expat, je suis immigree. Nous venons chercher ici les opportunites professionnelles et la qualite de vie que nous n'avons pas en France. Tout comme mes arrieres grands parents venus du Piémont. Et oui, au grand deplaisir de nos proches, je pense que nous ne serons pas de sitôt de retour en France....